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RechercherDerniers commentairesbeaucoup d'erreurs techniques dans ce dizain ; des vers à 13 et 11 syllabes,
des césures à revoir, manque
Par Anonyme, le 22.10.2021
nous avons référencé cet article sur le site des "secrets de jeanne".
merc i.
Par Anonyme, le 07.07.2021
po
Par Anonyme, le 10.10.2020
bof vraiment , pas terrible
Par Anonyme, le 13.09.2020
j ai trouver: d
Par Anonyme, le 27.04.2020
· Tautogramme en "D"
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Date de création : 30.06.2014
Dernière mise à jour :
01.02.2021
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La télévision
Quand j’étais enfant, je ne connaissais que des plaisirs minuscules. La société de consommation n’avait pas encore œuvré, et nous n’avions pas de télévision. On se contentait de la radio en écoutant la famille Duraton, ou Zappy Max dans le jeu « Quitte ou double », mais exceptionnellement, on se rendait chez des voisins ou amis qui en étaient équipés.
La première dont j’ai le souvenir est le couronnement de la reine Elisabeth II d’Angleterre, vue chez des voisins de palier. On en avait oublié de manger, pour ne rien perdre du déroulement de la cérémonie. J’étais alors en sixième, et c’était donc en 1953. Pour rien au monde, il ne fallait manquer un tel événement !
Par la suite, en 1958, à l’occasion de la coupe du Monde de foot-ball en Suède, je me souviens avoir suivi plusieurs matches, notamment la demi-finale France-Brésil avec son avalanche de buts avec Just Fontaine et le célèbre Pelé.
Par la suite, je ne manquais jamais un épisode de la série policière « Les cinq dernières minutes », avec le fameux commissaire Bourrel, interprété par Raymond Souplex, qui, juste avant la fin, se frappait dans la main en disant, « Bon Dieu, mais c’est bien sûr … », car lui, il avait trouvé le coupable. J’ai encore en tête la musique de générique de l’émission !
Quand j’étais en vacances à Dieppe, nous allions chez un cousin, à une centaine de mètres, pour voir « Cinq colonnes à la une », émission très populaire de reportages sur des sujets variés présentée par Pierre Desgraupes et ses acolytes.
Dans les années 50, la télévision, c’était une seule chaîne, en noir et blanc, mais c’était si nouveau ! ça représentait vraiment le progrès, et on ne pouvait passer à côté. Un plaisir minuscule.
Marcher dans la neige fraîche
En ce mois de janvier, il a neigé pendant une bonne partie de la nuit. Avant même que je me lève, je le sais, je l’ai deviné : Bien qu’il fasse encore nuit, une lueur inhabituelle filtre à travers les persiennes, et les bruits lointains sont étouffés. En ouvrant les volets, je découvre que le sol est recouvert d’une épaisse couche blanche, formant un tapis qui a arasé toutes les arêtes vives et les a remplacées par des arrondis et des congés. Seules les branches des arbres ont gardé leur forme rectiligne. Aucun être vivant n’est encore venu imprimer sa trace dans cette étendue vierge, pas même un oiseau. Alors, je décide de sortir. Je m’habille chaudement, je chausse mes bottes de caoutchouc, et j’ouvre la porte : Je pose le pied dehors. A chaque pas, j’entends le crissement de la neige qui se tasse dans les crampons de mes bottes. Je m’arrête, et je regarde derrière moi. Je suis le premier à fouler cette surface immaculée et à y laisser mon empreinte, un peu comme si j’avais débarqué sur une île déserte. Un sentiment de solitude m’envahit. Oui ! je suis seul au monde. Encore un plaisir minuscule !
La pêche aux étrilles
Seulement quelques jours par an, la mer se retire assez loin pour découvrir des zones qui restent habituellement immergées. C’est en ces endroits que je pratique la pêche aux étrilles. Ce sont de petits crabes de couleur grisâtre, très agiles et très combatifs, qui se déplacent très vite dans l’eau. Quand le temps le permet : à savoir pas de pluie, température assez douce, et surtout pas de vent, je m’équipe de bottes en caoutchouc bien étanches, je m’arme d’un crochet pour soulever les pierres, j’emporte un seau destiné à recevoir la pêche, et environ deux heures avant la basse mer, je pars en voiture pour Jullouville. Je stationne assez loin du centre, et je descends sur la plage, tout équipé. Il faut marcher environ vingt minutes sur le sable de l’estran avant d’atteindre les rochers. Puis, escalader cette zone hérissée, couverte de balanes, pour parvenir enfin sur les lieux de pêche, découverts seulement en grande marée. La mer en se retirant a laissé de larges flaques d’eau, peu profondes, au fond sableux, parsemés de pierres, plus ou moins grosses. C’est dessous que se cachent les étrilles. Quand les conditions sont favorables, il suffit avec le crochet d’en soulever une, et aussitôt surgissent deux voire trois étrilles, qui se sauvent en courant dans l’eau pour rechercher un nouvel abri. Dans d’autres cas, il faut soulever des dizaines de cailloux, des centaines même parfois, avant de voir une seule étrille s’en écarter en courant ! dans ce cas, la pêche sera maigre ! Quand le crabe est donc à découvert, sur le fond sableux, il suffit de le poursuivre. Mais il est très rapide, et le moindre trouble de l’eau le cache à votre vue. Quand il se voit en difficulté, il se retourne pour vous faire face en écartant les pinces. Si vous approchez votre main pour le saisir, il referme brutalement ses pinces, et vous le relâchez ! Si vous approchez l’extrémité de votre crochet, il peut la saisir et ne la lâche pas. Vous pouvez ainsi le sortir de l’eau et le laisser tomber dans votre seau. Mais le plus sûr, est de le prendre à la main par derrière, là où ses pinces ne peuvent vous atteindre, et ainsi, vous le sortez de l’eau et le déposez dans votre seau… Avant de le conserver, je m’assure que ce n’est pas une femelle avec des œufs, ou encore un exemplaire à la carapace molle en train de muer. Parfois, on les trouve immobiles, enfouies dans le sable et bien cachées ; seuls des yeux experts peuvent les détecter. Alors, il est très facile de s’en emparer en les attrapant sur les côtés de la carapace.
Si les conditions sont favorables, en une heure de pêche, vous pouvez remplir votre seau, soit une trentaine d’étrilles, de quoi faire un bon repas, avec une bouteille de vin blanc. Encore un plaisir minuscule !
Le figuier
Pendant longtemps, j’ai cru que les figuiers étaient des arbres méditerranéens, et qu’ils poussaient seulement dans le sud de la France, jusqu’au jour où, arrivé à Champeaux, je découvre des figuiers dans cette région. Quelle surprise ! Alors je décidai d’en planter un dans le champ situé au Hamel. L’automne suivant, j’en choisis un exemplaire robuste dans une jardinerie, et le vendeur m’affirma que je récolterai des fruits dès l’année prochaine. Aussi, je creusai un trou assez large et profond pour y accueillir les racines, et je le plantai. Quand arriva le printemps suivant, les premiers bourgeons éclatèrent, et un peu plus tard de jolies grandes feuilles se formèrent sur les rameaux. Mais pas de fruits ! Je fus très déçu ; j’étais tellement persuadé que j’en récolterai dès la première année, compte tenu de ce que m’avait affirmé le vendeur. L’été passa, puis l’automne, puis l’hiver, et dès le printemps suivant, je surveillai la ramure…Et comme l’année précédente, des boutons se formèrent … Puis, je vis apparaître de petites boules attachées aux branches. Quand les grandes feuilles vertes s’épanouirent, les boules vertes liées aux branches se mirent à grossir…C’étaient le fruits ! je les comptais : trois sur une branche, deux sur une autre, zéro sur celle-ci, … au total, j’en dénombrai une douzaine. Au fur et à mesure de l’avancement de la saison, ils grossissaient mais restaient verts et durs. Puis, au mois d’août, en l’espace de quelques jours, les mieux exposées tournèrent au brun, et puis au violet. En les prenant entre deux doigts, je remarquai qu’elle étaient devenues tendres, donc prêtes à être consommées. Je choisis la plus grosse, celle qui semblait la plus mûre, je la tournai pour la détacher de l’arbre, et enfin, je la tenais en main…Quel plaisir de la porter à la bouche, de planter les dents dans la chair tendre et juteuse, et de la savourer.
Une figue de mon figuier que j’attendais depuis si longtemps ! … Un autre plaisir minuscule !
Le silence
Le matin, juste à l’aube, à la fin de l’hiver, quand le jour commence à poindre, j’aime sortir pour écouter le silence. Alors, je m’assois sur la terrasse, en robe de chambre, et je tends l’oreille : Tout est calme, pas un bruit ! Si ! un loin, venant de l’ouest, je perçois une sorte de grésillement sourd créant un fond sonore qui meuble le silence. Qu’est-ce que cela peut bien être à une heure si matinale ? Il n’y pas de circulation sur la rue ; ce ne sont pas des animaux, … Et pourtant, au loin, on s’amuse à rompre le silence…
C’est la mer ; ce sont les vagues qui inlassablement se brisent sur le sable ou les rochers…Et en se cassant, les rouleaux émettent ce bruit sourd, que l’air transmet jusqu’à mes oreilles, comme pour me rappeler qu’ici, pourtant en retrait de la falaise, nous ne sommes pas si loin de la mer.
Henri Cabisti